Ils constituent aussi la mémoire du pays puisqu'ils abritent les sépultures des dévots, hommes politiques, hommes de sciences ou de culture.

En général, les cimetières subissent l'impact du développement urbain. La ville de Tunis a perdu ainsi et ce, depuis un siècle, près de 4 cimetières comme le cimetière de Sidi Ahmed Saka (arrondissement de la Médina), cimetière d'El Gourjani (arrondissement Sidi El Béchir), cimetières d'El Basli et d'El Faddan (arrondissement de Bab Souika) en plus du cimetière d'Esselsela qui se trouvait près de l'Hôpital Aziza Othmana et le Souk Essarajine jusqu'au années 1890.

Les surfaces de sépulture ont également diminué dans les deux grands cimetières ouverts à savoir Ezzallaj et Sidi Yahia.

Ezzalaj a perdu une grande surface dès le début du siècle suite aux travaux d'infrastructure routière (réalisation du pont de Carthage) et puis suite à la construction des équipements (hôpital militaire et gare routière du Sud).

Le cimetière de Sidi Yahia a perdu aussi de grandes surfaces au profit des équipements collectifs.

Durant les deux dernières décennies, la ville de Tunis a connu un développement urbain considérable avec la création de nouvelles zones urbaines disposant de tous les équipements collectifs sauf les cimetières.

Ezzallaj et Sidi Yahia ont continué à absorber quotidiennement un nombre important de morts dépassant largement leurs capacités et réduisant de façon importante leurs surfaces de sépulture.
Face à la sensibilité de cette question, la Mairie de Tunis a donné une attention particulière au sujet.

Elle a procédé à l'extension du cimetière d'Ezzallaj, grand espace de sépulture au Grand Tunis et ce à travers l'annexion du cimetière de Beni Mizab et l'aménagement d'anciennes carrières (voiries et allées).

En 1995, la ville de Tunis a demandé la réservation de la terre connue comme " terre de Bouzanbila ", située au carrefour de la route régionale MC34 et la route menant à la cité Attar sur une surface de 74 hectares pour son aménagement comme nouveau cimetière au profit des habitants de la région Ouest de la ville de Tunis.

Dans cette même optique, la Mairie de Tunis œuvre actuellement à aménager des cimetières au Nord de la capitale (au sein des cités d'el Menzah, Manar, Ennasr) et ce en vue d'alléger la surcharge sur les deux cimetières d'Ezzallaj et de Sidi Yahia qui ne peuvent pas recevoir de nouvelles tombes ainsi que pour éviter les embouteillages lors du passage des convois funébres au centre de la ville.