Rien au départ ne la prédestinait à devenir la capitale d'Ifriqiya, l'ancienne Africa. Voisine de la puissante Carthage punique puis romaine, elle faisait rarement parler d'elle durant toute l'antiquité, sauf lorsque ses habitants, pour la plupart d'origine berbère, se soulevaient contre leurs colonisateurs puniques ou romains.
Ville séditieuse, par excellence, elle le demeure après la conquête arabe, quant elle se transforma à partir du début du VIIIè siècle, en une place-forte, lieu de rassemblement des troupes musulmanes et point de départ des conquérants pour les grandes îles méditerranéennes.
Reléguées à l'arrière-pays de Carthage entre le lac et la lagune (Sebkha), elle contrôla durant toute l'antiquité la voie terrestre de passage reliant la capitale au reste du pays, l'autre voie lacustre passant par Radès permettait, elle aussi, de communiquer avec Carthage mais par radeau (per-rates).
Cependant, cette position retranchée qui ne fut guère à son avantage durant l'antiquité, lui donna après la conquête arabe, une position défensive et stratégique de premier ordre. Tunis hérita en fait des avantages de Carthage sans avoir les inconvénients de sa position : ni trop éloignée de la mer ni trop exposée à ses dangers.
 Cependant, cette position retranchée qui ne fut guère à son avantage durant l'antiquité, lui donna après la conquête arabe, une position défensive et stratégique de premier ordre.
Tunis hérita en fait des avantages de Carthage sans avoir les inconvénients de sa position : ni trop éloignée de la mer ni trop exposée à ses dangers.
Elle en hérita l'environnement géographique et économique favorable: richesses agricoles, activités industrielles, voies de communications et une certaine vocation maritime que consolida Hassane Ibn Annomane, le fameux chef arabe qui détruisit la Carthage byzantine et anéantit la résistance berbère cristallisée par la Kahena. II fit construire vers 704 J.C., sur le terrain vague séparant la cité du lac, un arsenal pour lequel il fit venir d'Egypte mille coptes spécialisés dans la fabrication des navires.
En même temps, une mosquée, "la Zitouna" (de l'olivier), prit place dans le centre à l'intérieur d'une vieille basilique chrétienne ou sur ses décombres. Les deux : arsenal et mosquée vont sceller le sort de la médina de Tunis et consacrer pour de longs siècles sa double vocation maritime et religieuse.
Elle n'en demeurait pas moins une ville d'importance secondaire comparée à Kairouan, la capitale des Aghlabides (IXé siècle), ou à Mahdia fondée par les Fatimides puis occupée, après leur départ pour l'Egypte (970 j.C.), par les Berbères Zirides.
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